• Blackat

    Onirique

    C'est le mode choisi.

    Un moyen d'expression pour chacun, les mots pour moi. Décousus et torturés, au sens caché entre les lignes.
    Quand je planche sur ma feuille blanche, je ne fais pas qu'aligner, je cloue sur papier une image, un rêve, une hantise
    quelconque, autant pour m'en libérer que pour la rendre inoffensive.

    Je décris un univers moitié vécu - ou vivant - moitié imaginaire. Je rêve un monde net et plat, qui me maintiendrait droite
    au lieu de me tirer vers le bas. Je rêve en magie, avec plus ou moins de douceur.

    Comme une araignée, je tisse un monde qui s'étire de page en page, à chaque ligne. Un monde accessible à ceux
    qui savent placer un miroir à 45° de leur esprit. Les voyageurs assis, les rêveurs éveillés, les empreints de merveilleux
    ou plus simplement les personnes marquées d'une sensibilité hors norme ( je me place dans ces dernières ).

    Un monde aux contours flous et accessible à grands coups de ciseaux dans la toile.

    Je donne avec retenue, je me protège dans mon propre labyrinthe de paroles. Certaines blessures profondes prennent
    et prendront encore tout leur temps pour cicatriser et la spontanéité n'a plus lieu d'être.

    Ainsi, je déteins l'imaginaire sur papier. Il coule de moi et se matérialise en lettres, elles s'assemblent, forment des mots
    qui s'emboitent le pas en phrases, qui elles-mêmes prennent corps et me donnent vie. C'est une courbe, un cercle presque
    vital pour qui ne vit sa réalité que les yeux voilés.

    J'ai décroché à l'époque où je redécorais mes murs blancs à coups de grosses giclées de peinture vive, de collages de papier,
    d'images et d'objets. L'oeuvre de la déraison s'étirant sur tout un appartement. Comme un moment de folie passagère,
    une période de hurlements sourds, une rage jusqu'alors tenue en laisse qui se serait retournée contre la main du maitre,
    qui l'a nourrie en silence. Je cherche encore aujourd'hui à la faire taire ... l'autre ... la cicatrice a l'intérieur d'un poignet.

    Concrète

    Mais je l'entends. Il y a bien un moment dans ma vie où j'ai perdu pied. Mon esprit à fini par sortir la tête hors de l'eau
    et j'ai refuse de le laisser s'y noyer.

    Je pense sincèrement qu'il est des blessures dont on ne se remet pas et qui vous poursuivent tous les jours, cachés dans
    les moindres recoins à guetter les pas qu'on fait jusqu'aux gestes qu'on n'ose plus faire. Elles savent tout de vous, dont
    le corps a servi de berceau, elles sont pensées, paroles ou gestes. Des souvenirs qu'on n'exorcise pas ... ces choses qu'on a
    besoin d'exprimer et ma langue fourche pour en parler. Alors j'écris. J'écris comme je peux et pour ceux qui voudront ou
    pourront me lire, ceux qui auront la gentillesse d'essayer. Et puis ceux qui savent. Ceux qui étaient là et ne sont pas partis.

    L'imaginaire est un monde merveilleux dont les mots sont des notes. Pour comprendre la phrase il faut trouver son rythme,
    se laisser bercer par le son de sa propre voix et s'engager sur celle des mots. On n'essaie pas d'attrapper les rêves en
    refermant les doigts. Se laisser guider par la mélodie et regarder éclore les images, défiler les bandes-annonces, suivre
    l'histoire, s'en imprégner petit à petit jusqu'à la vivre. Derrière ses yeux.

    Tout est une question d'oreille, d'écoute et de rythme.

    Ici on ne lève pas le voile, on passe au travers et je ne vois aucun mal à souffler le charme de la poésie dans une phrase
    banale, quand on veut crier son manque d'affection, besoin de rien et manque de tout, un mal-être trop peu connu et
    permanent, problème physique, problème pyschique. L'absence de père, de mère, d'amour, de temps perdu à des
    rencontres hasardeuses jusqu'à l'abandon de soi-même. La voix qui manque quand c'est la vie qui s'acharne.

    Ecrire c'est refouler ses larmes, c'est dénouer sa gorge et se laisser aller, s'exprimer à la guise du hasard,
    comme une bouteille à la mer pour ceux qui n'ont que peu d'espoir à dévorer. Crier que le temps presse et que l'échec répétitif
    fait mal, que je ne suis ni forte ni faible, je suis beaucoup seule et un peu perdue, j'ai froid, je suis loin de tout y compris de moi,
    je ne veux pas d'aide mais je saisirais bien la main que personne ne tend ...

    Je dis tres simplement que j'ai encore mal mais j'essaie de me construire. Et je n'y arrive pas.

    ( l'éveil à la réalité dont je parlais ... )

    Tout est facile, lire, écrire. Mais pas écouter.


  • Commentaires

    1
    coucou c moi
    Lundi 20 Novembre 2006 à 00:29
    salut
    je trouve cette photo très vilaine
    2
    Lundi 20 Novembre 2006 à 11:20
    photo
    quand on fait des commentaires pareils on a au moins la politesse de préciser qui on est ;)
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